Présentation

Présentation

La violence sexuelle constitue un véritable problème de santé publique. L’augmentation du nombre de plaintes et l’évolution des condamnations (plus nombreuses et plus sévères depuis quelques décennies) reflètent la conscience collective de la gravité des conséquences que ces violences ont dans les histoires individuelles.

 

Les mouvements MeToo, MeToo inceste, balance ton porc… entraînent lentement un changement dans les représentations sociales de la violence sexuelle, des victimes, mais aussi des auteurs. 

 

Ces hommes et ces femmes qui commettent des agressions sexuelles et des viols, qui ont visionné et qui visionnent sur internet des supports pédo-pornographiques, qui sollicitent sexuellement des mineurs sur les réseaux, qui harcèlent leurs congénères, qui sont-ils ?

Malades, criminels, monstres ? Tout simplement des hommes et des femmes parmi nous, noyés dans la masse ? 

Ils constituent en fait une population très hétérogène aux besoins variés en terme de soins.

 

Depuis la fin du XXième siècle des psychiatres, des psychologues, des infirmiers en psychiatrie, accompagnent et soignent quotidiennement les personnes mises en cause pour des faits de violences sexuelles, parfois condamnées à des soins pénalement obligés.

 

Certains patients souffrant de leur attirance pathologique envers les mineurs se présentent spontanément dans les lieux de soins psychiatriques et psychologiques, conscients de leur dangerosité.

 

Enfin la moitié des condamnations pour des infractions à caractère sexuel concerne des faits commis sur des mineurs. Et parmi celles-ci, près d’un tiers ont pour auteurs des personnes elles-mêmes mineures.

 

L’URSAVS, unité fonctionnelle du pôle de psychiatrie, médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire du CHU de Lille, est issue du regroupement des moyens du CRISAVS (centre de ressources interdisciplinaire pour le suivi des auteurs de violences sexuelles, Nord-Pas-de-Calais, créé en 2007-2008 suite à la circulaire du 13 avril 2006) et de l’équipe mobile de liaison (créée en 2009 comme prévu dans la circulaire du 6 décembre 2008 du plan de lutte contre la récidive).

 

L’URSAVS a pour mission d’aider tous les professionnels qui accompagnent les personnes mises en cause pour des crimes et délits à caractère sexuel.

 

Le risque de discontinuité des prises en charge médicales, psychologiques, sociales et judiciaires est documenté comme étant le facteur principal de récidive des violences sexuelles. L’objectif de continuité des soins et des accompagnements est donc un enjeu important et la mission princeps de l’URSAVS.

 

Formation, informations, recherche, rencontres des équipes et animation de réseaux de partenaires sont les actions de tout centre ressource.

La valeur ajoutée de l’URSAVS est reconnue dans les actions de soins directs : évaluation de l’auteur, proposition de soins complémentaires et spécifiques, relais entre les prises en charge au moment des risques de discontinuité.

 

L’URSAVS n’intervient qu’à la demande des professionnels qui prennent en charge les auteurs de violences sexuelles. 

Au service de toutes les équipes du Nord et du Pas-de-Calais, elle n’intervient donc qu’en seconde ligne. Tous nos patients sont pris en charge initialement par des soignants du service public ou du secteur libéral.

Notre vocation est de les aider et non de les remplacer. 

 

Toute personne bénéficiant de soins psychiques en France doit pouvoir disposer des compétences de professionnels spécialisés œuvrant dans les secteurs psychiatriques depuis 60 ans. C’est l’adresse du patient qui détermine le secteur psychiatrique qui le soigne. En absence de domicile fixe, la date de naissance du patient détermine son secteur.

L’URSAVS est aussi un service d’accès aux soins et peut aider à la mise en place d’une prise en charge cohérente adaptée aux besoins du patient.

Historique

Mise en place des Centres de Ressources Interrégionaux en France (les CRIAVS – Centre Ressources interrégional pour le suivi des Auteurs de Violences Sexuelles) dans le cadre d’une circulaire ministérielle du 13 avril 2006, relative à la prise en charge des auteurs de violences sexuelles et à la création de centres de ressources interrégionaux, les Centre Ressources sont devenus Régionaux car modifiés par une nouvelle circulaire du 8 août 2008 relative à la campagne tarifaire 2008 des établissements de santé.

Sous l’impulsion entre autre de Monsieur Christian Caplier, Directeur, du Pr Pierre Thomas, Psychiatre, et du Dr Evry Archer, Psychiatre, notre Centre Ressource voit le jour début 2007, sous l’appellation CRISAVS (service de Psychiatrie du CHRU de Lille). Son équipe est composée, dès son ouverture, de psychiatres, sexologue, psychologues, secrétaires et documentaliste et est située provisoirement dans les locaux des USNB du CHRU de Lille.

Dès 2009, sous la responsabilité du Dr Tiphaine Séguret, Psychiatre, le Centre Ressources (CRISAVS) s’agrandit puisque s’y adjoignent une équipe de liaison puis un Centre de Soins Spécialisés (dont les missions sont l’intervision, l’évaluation et le lien entre l’intra-carcéral et l’extra-carcéral, dans le processus de soins des auteurs de violence sexuelle sous main de justice), le CRISAVS devient alors l’URSAVS (Unité Régionale de Soins auprès des Auteurs de Violence Sexuelle), et est située depuis mai 2011 au 57 Bd de Metz à Lille.

Les Centres Ressources (CRIAVS) en France sont au nombre de 27 à ce jour.

Missions

La création de centres ressources sur les auteurs de violences sexuelles répond à plusieurs objectifs :

  • mettre en lien les différentes équipes de psychiatrie et les professionnels qui prennent en charge les auteurs de violences sexuelles afin de favoriser une synergie de confrontation positive des pratiques, d’évaluation de ces dernières, de recherche ;
  • répondre aux besoins de connaissances et de compétences sur ce public de la part des équipes de psychiatrie et des professionnels qui rencontrent des difficultés lors des prises en charge formulées par des personnes concernées ;
  • structurer les liens institutionnels entre les équipes de psychiatrie et les acteurs judiciaires et pénitentiaires autour du suivi d’un public commun ;
  • favoriser une appréhension de la prévention de ces actes violents.

Ces centres de ressources n’ont aucunement vocation à se substituer aux équipes de soins de proximité ni à assurer directement une prise en charge thérapeutique exclusive des patients.
Le public premier de ces centres est constitué par les professionnels de soins spécialisés ou non, hospitaliers ou libéraux qui prennent en charge les auteurs de violences sexuelles ou qui interviennent à titre d’expert ou au titre de médecins coordonnateurs dans le cadre de la loi de 1998.
Les centres de ressources s’inscrivent dans un partenariat avec les professionnels de la justice.
Ils sont également les interlocuteurs des acteurs de la prévention.
Enfin, ils doivent pouvoir renseigner des personnes sous injonction ou obligation de soins, et leurs familles s’il s’agit de mineurs, qui recherchent des thérapeutes.
Ainsi, les missions de ces centres peuvent être définies comme suit :

  • développer la prévention (primaire, secondaire ou tertiaire) et être l’interface des acteurs qui mènent déjà ou souhaitent mener des actions de prévention dans ce domaine ;
  • être un lieu de soutien et de recours pour les praticiens et les équipes de prise en charge de proximité, notamment pour la prise en charge de cas difficiles ou pour être un support et un conseil pour l’organisation de modalités de prise en charge adaptées (thérapies de groupe, par exemple) ;
  • être promoteur de réseaux dans une double perspective de prise en charge et d’échanges cliniques et sur les pratiques, en favorisant les rencontres entres équipes soignantes confrontées à des demandes de prise en charge d’AVS qui constitueront la base d’une capitalisation des pratiques et d’une stimulation de leur évaluation et de leur évolution. Cette fonction d’animation de réseau positionnera également les centres de ressources comme interface entre les professionnels de santé et de la justice, notamment dans le but de favoriser l’établissement de procédures et d’un langage partagé ;
  • assurer les formations des professionnels, notamment les experts auprès des tribunaux, en matière de violences sexuelles et promouvoir les modalités de formation croisées entre professionnels de santé et de la justice ;
  • rechercher, rassembler, mettre à la disposition et faire connaître des professionnels toute la documentation et la littérature sur les auteurs de violences sexuelles ;
  • impulser et diffuser la recherche et l’évaluation des pratiques dans le domaine de la prise en charge des auteurs de violences sexuelles, en utilisant les dispositifs de recherches existants (au niveau national hospitalier ou non, régional ou local) en tenant compte de la nécessité de recherches spécifiques au niveau régional et de recherche à un niveau national. Ces dernières pourront être promues par un réseau de centres ressource.

D’après la Circulaire DHOS/DGS/O2/6C no 2006-168 du 13 avril 2006 relative à la prise en charge des auteurs de violences sexuelles et à la création de centres de ressources interrégionaux.

L'équipe de professionnels de l'URSAVS

Responsable de l'unité

Dr Tiphaine Corsi - Séguret

Psychiatre

Dr Axel André

Psychiatre

Dr Marie-Laure Gamet

Médecin sexologue

Maïra Canihac

Cadre de santé

Frédéric Dion, Nathanaël Felix, Benjamin Kemp

Psychologues cliniciens

Annick Dereuck, Zhenya Markova, Laurent Parmentier, Christelle Pot

Infirmiers

Delphine Parzys

Assistante médico-administratif

Cyril Nottebaere

Chargé des formations

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